mardi 7 juin 2011

Proust / rendre visible l'image latente de sa vie

Le photographe Brassaï, un des premiers à avoir étudié l’emprise photographique proustienne, résume parfaitement la situation : « À la lumière de la photographie un nouveau Proust m’est apparu, une sorte de photographe mental, considérant son propre corps comme une plaque ultrasensible, qui sut capter et emmagasiner dans sa jeunesse des milliers d’impressions et qui, parti à la recherche du temps perdu, consacra tout son temps à les développer et à les fixer, rendant ainsi visible l’image latente de toute sa vie, dans cette photographie gigantesque que constitue À la recherche du temps perdu » (Brassaï, p. 20). C’est indéniable : non seulement Proust est sous l’emprise de la photographie, mais il l’est triplement. De la vie à l’œuvre, et de l’œuvre au style qui se fait vision. Biographiquement, narrativement, esthétiquement. La dynamique du regard photographique, fil rouge du xixe siècle, est en plus le fil d’Ariane de la Recherche — si l’on sait comment la développer.

Thomas Carrier-Lafleur, «Imaginaire médiatique et dynamique du regard dans l’œuvre proustienne», @nalyses [En ligne], Articles courants, XXe siècle, mis à jour le : 01/06/2011

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