Ou plutôt cette question, qui ne m'aurait pas effleuré à l'époque, existerait : de choisir entre la révélation et la préservation de deux versions de l'image, patente ou latente, pour moi tout aussi fortes l'une que l'autre !
Je sus aussi, dès le moment où il fut développé, qu'il me revenait d'y répondre.
Je ne me trouvais pas seulement face à un film et des photographies, mais d'abord à un photographe et à son intention.
Rendre photographie pour photographie, dans un dialogue entre le passé et le présent, m'a d'abord semblé être la démarche correcte. Mais à force de tourner et retourner le sujet, de m'interroger sur les images particulières que je pourrais produire en écho de celles qui m'avaient été données, j'en ai perçu l'impasse. La certitude que je n'ajouterais rien à ce qui m'avait été donné, et que je ne dirais rien non plus de ce que sont ou ont été ces images durant une cinquantaine d'années. Que mon écho ne pourrait jamais être que comme le piteux rebond d'un ballon mal gonflé...
Qu'il me fallait soit parler de deux moments séparés - celui de ces photographies et ensuite celui des miennes - ou alors de la durée qui les réunit - celle de ce film miraculeusement préservé dans un vieil appareil -.
La clef de ces photos, avec une bonne partie de ma pratique de photographe argentique, ais-je découvert à cette occasion, se trouvait sans nul doute dans le temps plus que dans la lumière, et ainsi dans leur latence même.
Il me fallait donc m'équiper d'autres concepts (Latences #2 et Latences #3) et interroger les pratiques d'autres artistes/photographes.
Aboutir enfin à mes propres projets (Latences #4 et Latences #5)... ou me laisser interpeller par les initiatives de l'un ou l'autre, et en faire d'autres projets encore (Latences #6)...
