dimanche 30 janvier 2011

Latences #3 / synthese et apologie

Un article de synthèse de quelques unes des idées développées précedemment est disponible ici.

samedi 29 janvier 2011

Walter Benjamin / l'existence meme de ces images...

"(...) La production artistique commence par des images qui servent au culte. On peut supposer que l'existence même de ces images a plus d'importance que le fait qu'elles sont vues. (...) Aujourd'hui, la valeur cultuelle en tant que telle semble presque exiger que l'oeuvre d'art soit gardée au secret: certaines statues de dieux ne sont accessibles qu'au prêtre dans la cella, et certaines Vierges restent couvertes presque toute l'année, certaines sculptures de cathédrales gothiques sont invisibles si on les regarde du sol. (...) "

Walter Benjamin / L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique / Editions Allia / 2010 / pp 26-29 (titre original Das Kunstwerk im Zeitalter seiner technischen Reproduzierbarkeit, écrit en 1935/36, publié initialement en 1955)

vendredi 28 janvier 2011

Francis Alys / a story of deception

"Sometimes Doing Something Leads to Nothing"

Sous titre de "Paradox of Praxis 1" / Mexico 1997 / Francis Alÿs / Documentation vidéo d'une action

mardi 18 janvier 2011

Camera obscura

C’est une double porte qui protège les secrets des photographes.

Au pied de l’escalier, et face au secrétariat, ils conduisent leurs alchimies analogiques. Révélant dans des brouets infâmes, des soupes fétides, des jus toxiques et corrosifs le résultat de leurs manipulations de la lumière. Dans les brumes inactiniques de la chambre noire, les sels d’argent libèrent sur le papier les souvenirs encagés. Dessinent hommes et monstres avec une application un peu stupide. Brillants et fidèles reporters, toujours trop piètres écrivains. Au mieux géniales marionnettes d’un univers ventriloque !

Mais lorsque le soleil, trop rarement et par hasard, se déverse dans le hall de l’académie, le sas de l’entre deux portes révèle ses secrets. Et dans le rituel des photographes, qui s’y arrêtent un instant pour passer d’un monde à l’autre, survient parfois une nouvelle pause.

Car sur la porte intérieure se dessine, comme par miracle, l’image parfaite et inversée du couloir inondé de lumière. Une porte. Un chambranle et tous les détails de leurs moulures. S’ouvrirait-elle, que l’image s’animerait. Et se peuplerait d’humains muets et si légers qu’ils marcheraient sans difficulté apparente sur le plafond.

L’antre des photographes se fait, pour un instant, appareil photographique !
Projetée par le sténopé de la serrure, cette vision fugitive n’a pas sa place sur le papier. Elle est de ces visions si exclusives qu’elles doivent se faire dans le silence et l’immobilité. De ces photographies que l’on ne prendra pas, pour les laisser à leur fugace perfection.

Une image en liberté !

Charles Lemaire

(Texte pour la publication à l'occasion du cinquantenaire et du déménagement de l'Ecole de Beaux Arts de Wavre / mars 2010)

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Ex journaliste, informaticien, Ecolo, photographe, belge, bedonnant, grisonnant, polyglotte, passant quotidiennement trop heures derrière mon volant. Vous en voulez encore? Parlons plutôt photographie!