vendredi 18 novembre 2011

dimanche 6 novembre 2011

Suzanne Lafont / les cliches de Beckett

"(...) Les expressions imagées (...) sont emblématiques de la fonction paradoxale du cliché dans l’écriture de Beckett : ranimer le dynamisme d’un langage engourdi, réveiller une image latente, produire des échos textuels inattendus. On dit ordinairement du cliché qu’il relève du déjà vu et du déjà dit ; Beckett rectifierait : oui, mais mal vu, mal entendu. (...)"

Éloge du cliché chez Beckett (dans En attendant Godot, La Dernière Bande, Oh les beaux jours) / Suzanne Lafont / Limit{e} Beckett 2 | Spring 2011

samedi 29 octobre 2011

Jon Crispin / Frozen in time

Until the 1960s, patients checking into Willard Psychiatric Center were permitted to bring a single suitcase of personal belongings. These items — ranging from hair brushes and alarm clocks to letters and unpaid bills — were intended for storage until their owners were ready to leave, but many of them never did. Now, 50 years later, photographer Jon Crispin will document the incredible contents of these accidental time capsules.
Source: Kickstarter

Willard Asylum Suitcase Documentation
A Photography project in Albany, NY by Jon Crispin

"About this project

In 1995, the New York State Museum was moving items out of the Willard Psychiatric Center in Willard, NY which was being closed by the State Office of Mental Health. It would eventually become a state-run drug rehabilitation center. Craig Williams and his staff became aware of an attic full of suitcases in the pathology lab building. The cases were put into storage when their owners were admitted to Willard sometime between 1910 and the 1960s. And since the facility was set up to help people with chronic mental illness, these folks never left. An exhibit of a small selection of the cases was produced by the Museum and was on display in Albany in 2003. It was very moving to read the stories of these people, and to see objects from their lives before they became residents of Willard.

I have been given the incredible opportunity to photograph these cases and their contents. To me, they open a small window into the lives of some of the people who lived at the facility. I have settled on the idea of shooting the suitcases as they have been preserved by the museum, since part of my goal with this project is to show the care that was taken in archiving these materials. You can see the genesis of my approach to this documentation on my wordpress site, here and here.
"

mardi 5 juillet 2011

Piero Manzoni / l'oeuvre derobee a la vision

"Piero Manzoni (...) On ne peut, en revanche, nier l'originalité de ses Lignes. Linea m. 1.140, 24 Iuglio 1961: une ligne est dessinée sur une feuille immense, laquelle, enroulée, est enfermée dans une boîte en acier. La matérialité de l'oeuvre existe mais se trouve être dérobée à la vision."

"Artistes sans oeuvres" de Jean Yves Jouannais / Verticales/Phase deux / Ed Hazan 1997, Ed Gallimard 2009 / p176

lundi 4 juillet 2011

Dubuffet / ils cachaient leurs ouvrages...

A cette famille appartiennent les univers développés par ceux que Dubuffet appelle "les héros de l'art brut": "Ils cachaient leurs ouvrages sous leur matelas ou les enfermaient dans des boîtes. Ils étaient parvenus à attribuer pleine existence à ce qu'ils voyaient eux-mêmes sans avoir plus le moindre souci d'être seuls à le voir."

Jean Dubuffet, Asphyxiante Culture, coll 'Libertés nouvelles', Jean-Jacques Pauvert, Paris 1968 / cité dans "Artistes sans oeuvres" de Jean Yves Jouannais / Verticales/Phase deux / Ed Hazan 1997, Ed Gallimard 2009 / p35

mardi 28 juin 2011

Vila-Matas / La nostalgie de l'oeuvre irrealisee

"Jusqu'au jour où j'ai commencé à éprouver la nostalgie de l'oeuvre irréalisée. Alors tout devint terriblement compliqué. (...)"

Préface d'Enrique Vila-Matas pour "Artistes sans oeuvres" de Jean Yves Jouannais / Verticales/Phase deux / Ed Hazan 1997, Ed Gallimard 2009 / p16

jeudi 16 juin 2011

Developper avant de jeter...

"Je pense que c'est un rédacteur de CI qui écrivait en substance, sur le ton moqueur qui était le sien : "Rappelons que les appareils jetables doivent être développés avant d'être jetés". ..."

mardi 7 juin 2011

Proust / rendre visible l'image latente de sa vie

Le photographe Brassaï, un des premiers à avoir étudié l’emprise photographique proustienne, résume parfaitement la situation : « À la lumière de la photographie un nouveau Proust m’est apparu, une sorte de photographe mental, considérant son propre corps comme une plaque ultrasensible, qui sut capter et emmagasiner dans sa jeunesse des milliers d’impressions et qui, parti à la recherche du temps perdu, consacra tout son temps à les développer et à les fixer, rendant ainsi visible l’image latente de toute sa vie, dans cette photographie gigantesque que constitue À la recherche du temps perdu » (Brassaï, p. 20). C’est indéniable : non seulement Proust est sous l’emprise de la photographie, mais il l’est triplement. De la vie à l’œuvre, et de l’œuvre au style qui se fait vision. Biographiquement, narrativement, esthétiquement. La dynamique du regard photographique, fil rouge du xixe siècle, est en plus le fil d’Ariane de la Recherche — si l’on sait comment la développer.

Thomas Carrier-Lafleur, «Imaginaire médiatique et dynamique du regard dans l’œuvre proustienne», @nalyses [En ligne], Articles courants, XXe siècle, mis à jour le : 01/06/2011

lundi 18 avril 2011

Muriel Berthou Crestey / tout voir et tout montrer

"(...) Il faut tout voir et tout montrer, au risque de créer des «habitus perceptifs» qui ne permettent plus de distinguer l’image saillante du réel. Là où la camera obscura dissimulait le processus de révélation de l’image, l’écran numérique permet au contraire la prévisualisation de l’image latente. Le système de la «boîte noire» littérale est devenu le médium de la surinformation visuelle. (...)"

De la transparence à la «disparence» : le paradigme photographique contemporain / Muriel Berthou Crestey / avril 2011 / Revue Appareil - n° 7 - 2011

samedi 16 avril 2011

Louise Merzeau / Les ages successifs de l’image ne s’effacent pas

"(...) En argentique, l’opérateur est un aveugle : d’un bout à l’autre du processus, il a à faire à une image absente – latente, négative ou perdue –, parce que la lumière qui rend possible cette image est aussi ce qui la détruit. (...)"

Louise Merzeau / «Les âges successifs de l’image ne s’effacent pas»

vendredi 15 avril 2011

Christophe Dillinger / Le cliche latent et la photographie sans image

"(...) Le cliché latent et la photographie sans image

Travailler en argentique me fournit la possibilité de travailler avec l’image latente. Le caractère potentiel de l’image latente cadre parfaitement avec la démarche conceptuelle liée à la série Typewriter. L’image latente est l’image qui est formée sur le film dès le déclenchement de l’obturateur. L’image latente est présente sur le négatif, mais demeure invisible jusqu’à ce que la pellicule soit développée.
J’ai décidé de me servir de l’image latente comme support artistique afin d’essayer de me défaire complètement de l’idée de contexte pictural. Le film fut exposé traditionnellement, au travers d’un appareil photo conventionnel, puis réexposé à la lumière crue, ce qui a eut pour effet de voiler la pellicule. Sur ces images parfaitement noires, j’ai tapé à la machine ce que les images représentaient au niveau latent, pré-chimie. Les images produites correspondent à la réalité, puisque c’est bien moi qui aient pris les photos et que j’en décris le contenu. La photo « Andreas Sitting », par exemple, représente exactement ce que j’espérais réaliser avec cette méthode. L’image a disparu, l’analogon effacé, ne laissant que le message. Ces cliché paradoxaux, cette
photographie sans images, est peut être l’apogée conceptuel de mon travail photographique. Elle me permet d’explorer les notions de valeur sémantique du rendu dans l’image et de dissocier le signifiant du signifié, puisque le signifié à disparu. (...)"

Source: «L’Invisible dans l’image : étude de la série Typewriter» / Christophe Dillinger / pdf (aussi sur le site de Christophe Dillinger ici)

jeudi 14 avril 2011

HF Talbot / dans toute sa perfection

"On met une feuille de papier dans la chambre obscure; après quelques instants, on la retire. On l'examine, et l'on n'y voit aucune impression, pas même un léger commencement du tableau. Cependant le tableau y existe déjà dans toute sa perfection, mais dans un état d'invisibilité complète. Par des procédés faciles, que je ferai connaître, on fait apparaître le tableau comme par magie. C'est bien la chose la plus merveilleuse qu'on puisse voir; et, la première fois que je l'ai vue, j'en ai été saisi d'une espèce d'étonnement.""

Lettre de William Henry Fox Talbot à J.-B. Biot, 17 janvier 1841, lue pendant la séance du 1er février 1841, CRAS, t. 12, p. 226-227 (la découverte de l'image latente par Talbot est datée du 7 septembre 1840. Le brevet du calotype sera déposé le 8 février 1841).
Cité dans Daguerre ou la promptitude / Archéologie de la réduction du temps de pose / André Gunthert
Voir aussi la même citation dans André Gunthert "La conquête de l'instantané"  p64 (le chapitre étant titré  "Le saut de l'image latente" p60)

mercredi 13 avril 2011

Latences #4 / texte

LATENCES#4
Charles Lemaire / 2011

Ce travail, conceptuel et photographique, tourne autour de l’image latente : celle qui se forme dans le film et disparaît, en même temps qu’elle est révélée par le processus de développement.
Il y est au moins autant question de «la photographie» (le fait de photographier) que «des photographies», et aussi bien plus du temps de la photographie que de la lumière qui lui est indispensable.
Ce travail constitue la quatrième étape d’une démarche plus large, commencée en mai 2006, dont toutes les composantes sont et seront exposées sur le blog image-l-attente.blogspot.com.

Contenu
  • Dans une boite de dimensions 33x33x16 cm
  • 24 tirages couleur 20x20 cm, papier brillant
  • 2 séries de négatifs couleur 6x6 cm
  • 2 planches contact
  • 4 films exposés (négatifs couleur et noir et blanc), non développés
  • 1 note explicative
  • 1 paire de gants noirs

Processus
  • 49 films non développés ont été empruntés à un collectionneur.
  • Prise de vue
    • Ces films sont d’abord photographiés dans le sac dans lequel ils ont été livrés pour une première vue d’ensemble.
    • Ils sont ensuite extraits du sac pour une photo de groupe.
    • Le groupe est ensuite réparti par marques : chaque marque fait l’objet d’une photo de famille.
    • Chaque film fait ensuite l’objet d’un portrait.
    • Lors du changement de film (chaque film comptant 12 vues), le film qui vient d’être extrait de l’appareil fait à son tour l’objet d’un portrait sur la première prise de vue.
    • Lorsque chacun des films de la collection initiale a été photographié, chacun des 5 films de la séquence est l’objet d’un nouveau portrait.
    • Les cinq films de la séquence participent encore à un portrait de famille.
    • Et enfin tous les films, y compris ceux participant à la séquence, sont photographiés dans le sac pour une nouvelle vue d’ensemble.
  • Développement et tirage
    • Le premier et le dernier film de la séquence sont livrés au développement.
    • Une planche contact est commandée.
    • Un tirage 20x20 cm sur papier brillant est commandé en même temps que le développement.
  • 53 films non développés sont restitués au collectionneur.

4 Séries
  • Une toute première série (Latences#4/1/1) a servi de test avec un seul film et seulement la planche contact.
  • Une deuxième série (Latences#4/2/1 et 2) a été interrompue juste après le deuxième film suite à la constatation d’une erreur technique dans l’exécution des prises de vue.
  • Une troisième série (Latences#4/3/1 à 6) a fait l’objet de tirages (12 + 8 photos), mais pas de planche contact ; elle a été rejetée à cause de l’indiscipline caractérisée d’un des films photographiés.
  • La quatrième série (Latences#4/4/1 à 6), du 26 février 2011, inclut non seulement la collection initiale (utilisée dans les séries 1 à 3) mais aussi les 4 films non développés de la troisième série (Latences#4/3); une planche contact a été commandée pour cette série.
  • La collection restituée contient non seulement les 49 films originaux mais est augmentée des 4 films non développés de la troisième série (Latences#4/3).

samedi 9 avril 2011

Une experience singuliere de detachement

"... au début, j'ai pensé faire n'importe quoi... de toute façon je n'allais pas le voir... mais plus tard, j'ai pensé faire les meilleurs photographies dont je sois capable, ça m'offrirait une expérience singulière de détachement..."

Commentaire d'un participant (professeur de philosophie) au projet Photolatente de Oscar Molina
Source: http://www.photolatente.com/frphlcontactoes.html

vendredi 8 avril 2011

Image latente... un titre populaire...

Mais toutes les langues ne sont pas égales face à ce sujet...
Etrange... ou pas ? Rien en allemand, néerlandais ou danois...
Par contre bien des sites dans les langues latines (français, espagnol, italien, portugais)...
Ne parlons pas de l'anglais, évidemment. Que ne trouve-t-on pas en anglais ?
Pardonnez-moi de ne pas avoir couvert les autres langues...

www.thelatentimage.net ... un magasin de réparation... passé à l'état de latence depuis quelques temps "This Website is Temporarily Unavailable. The Latent Image is no longer accepting repairs."

www.image-latente.com ... là aussi, un site qui a fermé ses portes et annonce "Image latente, c'est terminé ! Certaines séquences publiées restent visibles sur le site personnel d'Ernesto Timor : trompe-la mort"

www.latentimages.com ... lui, est en construction... "Welcome to the new home for www.latentimages.com The site is currently under construction Please check back with us soon."

www.latentimage.com.au... une société de production audio-visuelle australienne

www.imagelatente.com: "Etienne Pierart photographe d'art et de reportage, photos couleur et noir et blanc".

imagelatente.over-blog.com: "Bienvenue aux pratiquants, aux convertis, aux amateurs de photo argentique, et autres fous. Ici, pas de tirades sur l'image, pas de grands discours sur l'Art, seulement des photographies. Une photo qui ne parle pas d'elle-même est une photo râtée. Bonne visite." ... "A tous ceux qui se trimbalent un vieil appareil dépassé, qui dépensent en péloches, en papier, en produits, qui font leurs tirages dans un placard à balais poussiéreux sur un agrandisseur bringuebalant, mais qui, néanmoins, ne se découragent pas."

image-latente.blogspot.com, un blog photographique, sans description

imageslatentes.blogspot.com: photos de Pascal Boudin

imagenlatente.com: une société de production audiovisuelle encore

www.imagenlatentebcn.com: des photographes de Barcelone

www.imagenlatente.com.ar: des photographes documentaires argentins

www.imagenlatentesl.es: photographe à Séville

www.immaginelatente.it: digital imaging and design

www.latente.it: un blog photographique

latentemobile.tumblr.com: et encore un blog photographique

www.immaginelatente.org: "L'Associazione Culturale e Fotografica 'Immagine Latente' di Cervignano organizza un'uscita a Venezia in occasione del famoso Carnevale ..."

www.imagelatente.it: "Giuseppe Scognamiglio - Francesco Fedele - Maristella Campolunghi, ASSOCIAZIONE FOTOGRAFICA BIANCO E NERO L’IMMAGINE LATENTE"

www.imagemlatente.com.br: "Imagem Latente – Grenciamento de Acervos Fotográficos, A Imagem Latente é formada pela união de profissionais atuantes na área de gerenciamento, preservação e difusão de acervos fotográficos digitais ou físico-químicos."

www.nucleoimagemlatente.blogspot.com: projet photographique à Belo Horizonte autour de la journée mondiale de la photographie au sténopé

imagemlatente.bloguedemusica.com: un blog musical

www.imagemlatente.pt.vu: le site d'un photographe portugais

www.photolatente.com: le projet d'échange d'images latentes du photographe Oscar Molina.

image-l-attente.blogspot.com... pas étonnant donc qu'il ait fallu jouer avec les mots ou l'ortographe pour nommer celui-ci !

Vous en trouvez d'autres ? Signalez-les moi.

mercredi 6 avril 2011

Valery Lorenzo / encore une contradiction

"Encore une contradiction...
Voici une photographie numérique, réalisée sans trucage numérique, que j'ai prise pour illustrer un propos sur l'image latente argentique.
Dans mon appareil photo (Nikon FE2), il y a une pellicule photo.
Et dans cette pellicule qui n'est pas encore terminée, dorment quelques photographies.
Je ne sais pas encore quand je prendrai la dernière image ni quand cette pellicule sera révélée.
Et c'est ce qui fait la différence. C'est ce moment d'attente où l'image que j'ai vue, cristallise, pour devenir (ou pas), celle que j'ai prise.
(comme pour l'Amour chez Stendhal).
Je me souviens que sur cette pellicule, un homme est en haut du toit d'un immeuble, un matin dans la brume, près de la voie ferrée.
Il y a aussi, un visage...
Je me souviens de ces photographies, et je les imagine. Rien ne me dit qu'elles seront intéressantes pour vous mais elles le sont pour moi.
Elles sont dans ma mémoire, elles sont dans ma tête qui est une pellicule finalement.
Avec le numérique, je ne crois pas que cela existe.
Il n'y a pas d'obsession.
Rien ne reste en tête, puisque qu'on voit l'image au moment où on l'a prend.
Franz Kafka disait "on photographie les choses pour se les chasser de l'esprit ".
Plus appliquable au numérique qu'à l'argentique...
Il y a des images, des visages, qui restent en mémoire comme une persistance rétinienne, comme des images latentes.
Comme quelques détails autours, que vous ne voyez pas encore... ni vous, ni moi, ni personne, et qui dorment."


Source: Site de Valery Lorenzo

mardi 5 avril 2011

Yoko Ogawa / ce n'est pas grave

"(...)
- Quand vous n'aurez plus de photographies, comment vous souviendrez-vous du visage de vos parents ? me demanda-t-il d'un air profondément sérieux.
- Ce sont les photos qui disparaissent. Pas mes parents. Alors ce n'est pas grave. Je n'oublierai jamais leur visage.
(...)"

Yoko Ogawa / Cristallisation secrète / Actes Sud / 2009 / p117

lundi 4 avril 2011

Yoko Ogawa / une disparition aussi parfaite

"(...)
- Une disparition aussi parfaite, c'est la première fois.
- Et si on prenait une photo ?
- Tu n'y penses pas. Prendre en photo quelque chose qui a disparu, cela ne peut rien donner.
(...)"


Yoko Ogawa / Cristallisation secrète / Actes Sud / 2009 / p62

dimanche 3 avril 2011

Yoko Ogawa / artisan d'un tel gaspillage

"(...) C'est à lui que j'ai offert en premier tous les romans que j'ai écrits jusqu'à présent.
(...)
Mais il n'en a jamais lu une seule page.
Lorsque je lui demande ce qu'il en pense, il me répond:
- C'est absolument impossible. Si je lis jusqu'au bout, il sera terminé, n'est-ce-pas ? Je ne peux pas être l'artisan d'un tel gaspillage. Je veux le garder ainsi précieusement auprès de moi jusqu'au bout. (...)"

Yoko Ogawa / Cristallisation secrète / Actes Sud / 2009 / p27

samedi 2 avril 2011

Van Lier / colonisation ...

"(...) les transformations ainsi opérées dans certains cristaux sont si faibles qu'elles ont invisibles, elles ne donnent qu'une image latente. On fait donc en sorte que les cristaux transformés induisent leur transformation dans des cristaux voisins non encore transformés. (...)"

Henri Van Lier / Philosophie de la Photographie / Les Impressions Nouvelles - Paris/Bruxelles / Les Cahiers de la Photographie / 1983 / p79

vendredi 1 avril 2011

Van Lier / Mais qui la frequente la ?

"(...) A part peut-être dans son image latente (mais qui la fréquente là?) (...)"

Henri Van Lier / Philosophie de la Photographie / Les Impressions Nouvelles - Paris/Bruxelles / Les Cahiers de la Photographie / 1983 / p40

samedi 26 mars 2011

Latences #4 / preview

Levons un coin de voile de ce travail.

Ce n'est ici qu'une partie de Latences#4 mais un constituant essentiel...

Le voyage a Rome (26/31)

dimanche 13 mars 2011

Latences #4: ca prend forme...

Les photos sont finies...
Les tirages sont faits...
La base du travail de présentation est fait. Pas d'accrochage au mur cette fois. Vous verrez.
Reste quelques "détails" importants sur lesquels je ne me suis pas encore fait de philosophie.

Le voyage a Rome (13/31)

vendredi 4 mars 2011

Photographies encore...

Sur un tel sujet, ne pas prendre le temps n'aurait évidemment pas de sens...
Et tout montrer encore moins...
Si j'ai bien cru que j'en avais fini avec les prises de vue, j'ai changé d'avis. Attendu. Revu et re-revu. Et puis décidé de prendre le temps encore. D'en faire encore une série.
Meilleure j'espère...
Alimentée d'ailleurs par les produits de la précédente.

Il est bien question ici d'images latentes.
Et de tenter en même temps d'en montrer quelque chose en même temps que d'en laisser une part cachée. D'en faire ainsi une véritable oeuvre photographique qui rende compte de ce processus.

De nouveaux films sont donc au labo.
Demain ou après demain, sans doute, j'aurai les résultats.
Attendons.

Le voyage a Rome (4/31)

dimanche 13 février 2011

Latences #4: photographies

Je me suis lancé...

Une première tentative pour suivre le processus que je m'étais imposé vendredi 11 février 2011; j'ai déposé le film le 12 au labo pour développement; j'aurai donc en principe quelque chose en main pour en discuter ce vendredi 18 en pré-jury de l'école des beaux-arts... Ce premier film ne fait pas partie de mon projet... c'est juste un bout d'essai...

Une deuxième tentative ce dimanche matin (13 février 2011)... piteusement arrêtée après une bobine mal exposée. Justement celle où je ne pouvais pas me le permettre (si vous ne comprenez pas tout, vous le comprendrez au moment où je montrerai les résultats...)... On respire un grand coup. On met deux bobines au bac... Pour me rendre compte à ce moment que la première photo elle même était non conforme à mon scénario. Les erreurs ont du bon... la casse a été limitée.

Et on recommence pour la troisième. Calmement. Comme à la chambre technique, en pensant à chaque geste. La mise en place des éléments à photographier; les paramètres et la procédure de prise de vue; les bagues macro à changer; les films; et toujours, la séquence de mon sujet; ne pas oublier la séquence... ne pas oublier la technique... ne rien oublier...

J'ai au bout du compte 6 bobines 120 devant moi; la première et la dernière iront au labo mardi. Développement et tirage.
Je dois encore mettre au point le détail de la procédure technique pour les 4 autres... Peut-être le boucher du village pourra-t-il m'aider...
Je peux me tromper, mais j'ai l'impression que les prises de vue pour ce travail sont définitivement terminées...

Il ne m'aura fallu finalement qu'un peu moins de 5 années après le début de ce projet pour faire mes premières photos, trois jours en tout pour passer des essais à la réalisation, et une bonne heure pour la série finale,...

lundi 7 février 2011

Joan Fontcuberta / l'elaboration du processus lui-meme

"Au niveau de réponse individuelle, les options par rapport à ces images latentes sont illimitées. Nous pouvons les conserver telles quelles, en état de latence permanente, gardant toutes leurs promesses implicites et leurs secrets. (...) Ou les brûler et photographier leurs cendres. Ou les couvrir à nouveau d'émulsion photographique et impressionner une nouvelle image latente par-dessus la première... (...) La raison d'être théorique de Photolantente se trouve dans l'élaboration du processus en lui-même: un processus genérateur d'images et d'interrogations. Dans tous les cas, donc, l'oeuvre est le processus en lui-même et les images résultantes, de simples accidents. (...)"

Joan Fontcuberta sur le projet Photolatente de Oscar Molina
© Joan Fontcuberta, 2002
Texte complet de l'éditorial disponible sur: www.photovision.es (en espagnol et en anglais)

dimanche 6 février 2011

Oscar Molina / echange de photos latentes

"Photolatente est un projet artistique de l'artiste et photographe Oscar Molina. Le projet implique des centaines de participants dans le monde entier et se déroule sans limites de temps ni de quantité de photographies ou participants. Il débouche sur l'édition et la distribution au public de milliers d'enveloppes originales Photolatente, chacune d'elle contenant une image latente unique, inédite et différente, faite par un participant anonyme en un endroit quelconque du monde. Vous trouverez sur ce site une information détaillée concernant le projet, avec des explications, textes critiques, agenda, illustrations, anecdotes et données de contact."

"Photolatente est un projet de caractère artistique, commencé par Oscar Molina en 1998.
Son intention est la proposition de questions et réponses liées aux différents aspects de la création artistique. Pour cela, il se sert d'un processus au cours duquel interviennent de nombreuses personnes.
Il utilise comme outil processuel le dispositif photographique et en particulier le singulier stade photochimique connu comme "image à l'état latent".
L'élément articulateur
L'élément articulateur du projet est une enveloppe fermée et opaque qui contient un papier photographique photosensible avec une image à l'état latent, c'est-à-dire impresionnée par l'effet de la lumière, mais qui reste non-développée.
Cette image est inédite et différente dans chaque enveloppe originale Photolatente, et le négatif dont elle résulte a été détruit postérieurement à son impression.
Un petit manuel d'instructions pour son développement complète le contenu des milliers d'enveloppes qui composent le projet."

"En face d'une enveloppe Photolatente le spectateur semble avoir deux possibilités principales: révéler ou ne pas révéler.
S'il décide de révéler, il obtiendra occasionnellement une image visible, inédite et inconnue de l'auteur, de l'éditeur et du sponsor du projet. Avant, pendant et après le développement, il pourra manipuler ou transformer l'image sans limites.
Postérieurement, il disposera de tous les droits d'utilisation de l'image, devant cependant prendre en compte le type d'image, le contenu de celle-ci, etc... et de toute manière se responsabiliser de son usage et s'ajuster à ce qui est établi par la loi dans chaque pays.
Toute personne peut acquérir des enveloppes Photolatente, (cependant l'éditeur doit avertir sur chaque enveloppe la recommandation de son usage aux majeurs de 18 ans).
Le possesseur d'une enveloppe Photolatente peut décider de ne pas l'ouvrir et de ne pas développer le papier, et pour autant l'image latente restera indéfiniment en son intérieur dans son propre processus dynamique de transformation et secret."


Source: www.photolatente.com

dimanche 30 janvier 2011

Latences #3 / synthese et apologie

Un article de synthèse de quelques unes des idées développées précedemment est disponible ici.

samedi 29 janvier 2011

Walter Benjamin / l'existence meme de ces images...

"(...) La production artistique commence par des images qui servent au culte. On peut supposer que l'existence même de ces images a plus d'importance que le fait qu'elles sont vues. (...) Aujourd'hui, la valeur cultuelle en tant que telle semble presque exiger que l'oeuvre d'art soit gardée au secret: certaines statues de dieux ne sont accessibles qu'au prêtre dans la cella, et certaines Vierges restent couvertes presque toute l'année, certaines sculptures de cathédrales gothiques sont invisibles si on les regarde du sol. (...) "

Walter Benjamin / L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique / Editions Allia / 2010 / pp 26-29 (titre original Das Kunstwerk im Zeitalter seiner technischen Reproduzierbarkeit, écrit en 1935/36, publié initialement en 1955)

vendredi 28 janvier 2011

Francis Alys / a story of deception

"Sometimes Doing Something Leads to Nothing"

Sous titre de "Paradox of Praxis 1" / Mexico 1997 / Francis Alÿs / Documentation vidéo d'une action

mardi 18 janvier 2011

Camera obscura

C’est une double porte qui protège les secrets des photographes.

Au pied de l’escalier, et face au secrétariat, ils conduisent leurs alchimies analogiques. Révélant dans des brouets infâmes, des soupes fétides, des jus toxiques et corrosifs le résultat de leurs manipulations de la lumière. Dans les brumes inactiniques de la chambre noire, les sels d’argent libèrent sur le papier les souvenirs encagés. Dessinent hommes et monstres avec une application un peu stupide. Brillants et fidèles reporters, toujours trop piètres écrivains. Au mieux géniales marionnettes d’un univers ventriloque !

Mais lorsque le soleil, trop rarement et par hasard, se déverse dans le hall de l’académie, le sas de l’entre deux portes révèle ses secrets. Et dans le rituel des photographes, qui s’y arrêtent un instant pour passer d’un monde à l’autre, survient parfois une nouvelle pause.

Car sur la porte intérieure se dessine, comme par miracle, l’image parfaite et inversée du couloir inondé de lumière. Une porte. Un chambranle et tous les détails de leurs moulures. S’ouvrirait-elle, que l’image s’animerait. Et se peuplerait d’humains muets et si légers qu’ils marcheraient sans difficulté apparente sur le plafond.

L’antre des photographes se fait, pour un instant, appareil photographique !
Projetée par le sténopé de la serrure, cette vision fugitive n’a pas sa place sur le papier. Elle est de ces visions si exclusives qu’elles doivent se faire dans le silence et l’immobilité. De ces photographies que l’on ne prendra pas, pour les laisser à leur fugace perfection.

Une image en liberté !

Charles Lemaire

(Texte pour la publication à l'occasion du cinquantenaire et du déménagement de l'Ecole de Beaux Arts de Wavre / mars 2010)

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Ex journaliste, informaticien, Ecolo, photographe, belge, bedonnant, grisonnant, polyglotte, passant quotidiennement trop heures derrière mon volant. Vous en voulez encore? Parlons plutôt photographie!