A. nous disait une fois la stupéfaction liée à la découverte de milliers de tri-x non-traîtés dans l'appartement de Garry Winogrand après son décès en 1984. Je crois que c'est depuis lors que je n'ai plus eu envie de voir le contenu de ces films mais de les maintenir en latence, longuement, jusqu'à ma propre mort. Pour A., plus que pour Garry Winogrand.
Pour avoir la possibilité de croire que l'image parfaite s'y trouve. Pour le plaisir d'oublier complètement les sujets. Pour maintenir l'espoir que personne ne les verra jamais. Pour voir grandir le désir de laisser les autres jeter les bobines, les voiler. Pour la nostalgie qu'évoque toujours cette fascination du grain, du papier épais, de l'odeur du fixateur, de la profondeur des nuances de noir. La tendresse des gris, "la jouissance du regard"."
Source et aussi sur de mémoire
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